
Jeune femme qui tisse un tapis au Cachemire
Winners of the 3rd annual Friends of the Earth International photo competition
4e place

Rouler en vélo relève aussi du moment présent. En tout cas, de la façon dont Martin aborde le cyclisme, c'est une passion qui va bien au delà de la simple randonnée.

MC. J'ai débuté à La Presse en avril 1997 (oui oui, en film!) à temps partiel. J'ai ensuite commencé au journal Le Devoir environ un an après cela. J'y ai travaillé deux ans. À peu près en même temps j'ai été à La Presse Canadienne. Je jonglais avec les trois en même temps, parfois dans la même journée! J'ai arrêté ce cirque fou lorsque La Presse m'a embauché à temps plein en novembre 2000.
U. On parle de "l'oeil du photographe" comme la signature même du capteur d'images. Dans ton cas, il va sans dire, il est particulier et remarqué par les nombreuses personnes qui t'engagent. Tu as une approche personnelle pour traiter les sujets. Comment vois-tu les choses qui t'entourent?


MC. C'est quelque chose qui se travaille au fil du temps et je crois pouvoir affirmer avec justesse que je réussis bien en ce domaine. Lorsque le sujet que je traite est contraire à mes convictions personnelles, je tente de me visualiser être cette autre personne, ce qu'elle pense, ce qu'elle vit à ce moment précis, pourquoi elle pense et agit ainsi. Je tente de me mettre dans ses souliers et cela m'aide à rester neutre. C'est mon truc à moi, je n'ai pas sondé mes collègues sur la chose.
U. La photo se doit-elle d'être neutre? Peut-elle l'être?
MC. Nous devons tous être conscients, en tant que photographes de presse, que nous avons le devoir de rester le plus neutre possible. Et en ce sens, je crois que nous réussissons toujours à atteindre ce but car notre premier devoir est de chercher à faire une photo qui colle avec l'histoire que nous couvrons. Par la suite, c'est certain qu'il y aura toujours quelqu'un pour débattre du fait que notre travail n'est pas tout à fait neutre. Je peux citer plein d'exemples où je me suis retrouvé à couvrir des sujets avec lesquels mon opinion différait grandement, mais l'éthique et la crédibilité que nous possédons à La Presse sont des choses avec lesquelles je ne badine pas.

MC. C'est très rare. La raison en est fort simple. À La Presse, lorsque nous travaillons, journaliste et photographe vont habituellement chacun de leur bord. Les deux font leur travail presque sans se consulter. C'est pas mal dommage en y pensant bien, mais les choses sont ainsi. Il est donc difficile que le travail de l'un ait une incidence sur le travail de l'autre. Mais j'ai remarqué qu'à chaque fois que j'interrogeais le journaliste afin d'en soutirer le plus d'infos, la photo qui en ressortait se rapportait mieux à l'histoire.
U. Y a-t-il un devoir de réserve en photographie de presse?



MC. Bien heureusement nous avons la chance de toucher à une multitude de sujets. C'est ce qui m'intéresse dans la photo de presse car cela nous amène à explorer tous les aspects de la vie humaine, l'humain sous toutes ses coutures.
U. Quels sont tes sujets de prédilection?
MC. La photo de reportage à l'étranger. Les cultures du monde m'intéressent énormément. J'aime aussi la photo de sport. Puis j'aime les reportages de longue haleine, qui nécessitent parfois même une recherche des ressources se rapportant au sujet.

MC. Premièrement je dois te féliciter pour ton sens de l'observation car moi-même je n'ai toujours pas trouvé cette photo dans le journal, je l'ai manquée! En ce qui concerne les vélos à pignon fixe, je les aime beaucoup et je dois dire que j'aime surtout ce que Sylvestre fait. Il redonne une âme à des vélos qui n'en ont plus à cause des développements technologiques. C'est bien correct d'avoir une usine et de fabriquer 500 000 vélos par année, mais c'est également très beau de voir Sylvestre s'attarder à créer des oeuvres d'art avec ces vieilles bécanes qui autrement seraient vouées à l'abandon dans un sous-sol empoussiéré. J'adore là où est rendu le style urbain, qui semble avoir forgé son style sur celui des courriers à vélo.


MC. Je suis un grand passionné du cyclisme. J'aime tellement pratiquer ce sport que je ne saurais vraiment décrire la chose. Ce sport m'a d'ailleurs apporté beaucoup et je ne vois pas le jour où j'arrêterais de le pratiquer. Je fais du vélo de façon sportive une "coche" en dessous de la compétition, si l'on peut dire ainsi. J'ai fait des camps d'entraînement six années de suite en Virginie. Je suis allé rouler deux fois en Italie. J'ai roulé un peu en France, en Irlande, dans plusieurs autres états des États-Unis. Je pratique ce sport ainsi depuis que j'ai 13 ans, cela fait donc 22 ans de cela! Et tout cela est la faute à Steve Bauer. Je regardais la télé un après-midi et je m'ennuyais. Je suis arrivé à syntoniser le canal où l'on diffusait la course des Amériques (j'oublie le nom officiel de cette course qui a duré 5 ans à Montréal), la première édition où Steve avait remporté la course. J'ai tellement été subjugué par ces images, les vélos, la trame dramatique de la course, la façon que les cyclistes roulaient en peloton à travers les rues de Montréal, que je me suis lancé sur mon vélo immédiatement après la course et je me suis mis à rouler à tous les jours.

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Martin Chamberland - Photographe de presse et cycliste (suite)
Voir et lire le blogue de Martin Chamberland
http://martinchamberland.wordpress.com/
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