jeudi 31 mars 2011

Le cycliste électrique - épisode 2 : Premières impressions



Étude sur
l'incidence psychologique de l'assistance électrique en vélo sur un navettage quotidien.

Jour 1 :
Toutes premières impressions d'un vélo à assistance électrique.


Il est sûr qu'en partant, le surplus de poids surprend (batterie-moteur), voire déçoit. On se dit que ça ne va pas être facile. Et puis je me suis dit qu'après tout c'est un peu comme partir avec une grosse sacoche pleine de livres... (jeu de mots!), on s'habitue à tout.

Ce qui m'est venu à l'esprit aux premiers coups de pédale, c'est l'absurdité de la situation : une partie de l'énergie de la batterie sera consumée justement pour pallier au poids de celle-ci et du moteur. Il y a là un cercle vicieux technologique évident. C'est là que je me suis rappelé l'analyse (pointue) de rapport poids-puissance que j'avais fait lorsque je choisissais un véhicule automobile (par dépit, soit dit en passant!).

En général, pour des véhicules standards et relativement économique à l'achat, ce rapport est peu invitant. Et même si on nous fait reluire les atouts de consommation minimalistes (toujours dans les meilleures conditions qui s'avèrent trop souvent complètement utopiques), on réalise que l'on risque d'avoir entre les mains une tortue sur le tetra-cannabinol. C'est alors que cette utopie de consommation nous sautera à la figure lorsque, dans des conditions normales de conduite, on voudra s'harmoniser au rythme de nos congénères automobiles.

Bref, pour en revenir à ce vélo standard (!) doté de cette assistance électrique, mon premier réflexe de cycliste a été de cultiver un certain doute quant à la viabilité du concept pour une utilisation quotidienne. Cela demande une discipline d'entretien supplémentaire, une attention à l'état de la batterie pour chaque parcours. Mais après tout, ne le faisons-nous pas déjà avec une voiture en s'assurant d'avoir assez d'essence avant de partir?
Très vite, le coup de pouce (ou coup de pousse!) qu'offre le moteur électrique au coup de pédale réussi à me faire retrouver mon sourire. Et de me dire : "La ride va être fafa!" comme dirait mon gars.

Effectivement, l'aide est notable, mais je dois avouer que j'ai mis le degré maximum d'assistance, qui en compte 4, pour vraiment ressentir l'aide, surtout en passant sur le Pont Jacques-Cartier. Peut-être m'attendais-je comme beaucoup s'y attendront aussi, à être aidé "plus" que cela. Rappelons-nous qu'il s'agit d'assistance et non pas de vélo électrique. On est là pour pédaler tout de même!

D'ailleurs, avant d'entreprendre cette étude sur le terrain, je me suis juré de ne pas utiliser la fameuse petite manette qui offre toute la puissance du moteur et qui permet de ne pas pédaler du tout, tout en vidant la batterie à la vitesse grand V. Faut pas exagérer! Je suis un cycliste qui se respecte! Non mais!

En parlant de cycliste qui se respect, je dois effectivement respecter un certain profile. Comme je le disais dans l'épisode 1, je suis un bon et un mauvais client, mauvais parce qu'en générale je suis en forme. Enfin... en ce début de saison, je dois avouer que je me sens un peu mou. Je ne me suis pas entraîné de l'hiver. De toute façon, ce n'est pas mon genre (malheureusement, me diront mes collègues cyclistes et athlètes). Mais dans un sens, je suis maintenant un peu plus représentatif de la moyenne des gens qui pensent utiliser un vélo de temps en temps.

Alors cette assistance électrique va-t-elle me stimuler, m'encourager, m'aider à me mettre en forme sans me décourager devant le long trajet que j'ai à faire? Car je suis conscient que mon parcours est un peu plus long que la moyenne des déplacements maison-boulot. Deux fois trente deux kilomètres!

C'est le but de cette étude, de cette expérience qui veut observer l'incidence psychologique de l'assistance électrique sur un navettage quotidien.

mercredi 30 mars 2011

Le cycliste électrique - épisode 1 : Préambule

Étude sur l'incidence psychologique de l'assistance électrique en vélo sur un navettage quotidien.

Préambule

Je commence ici une étude du vélo à assistance électrique. En fait, n'étant pas à la base un fervent de ce type de vélo, je m'étais demandé comment pourrait-on intégrer à la gamme urbaine de nos vélos, un modèle à assistance électrique. Et je dis bien "assistance" et non "vélo électrique". Je persiste à croire aux bienfaits et à la nécessité de pédaler et de mettre au moins l'effort minimum requis pour se mettre en forme.

C'est en réalisant que le dénominateur commun des vélos Urbanista était le cuir synthétique, que je me suis dit : Et si on habillait la grosse batterie grise pour la rendre plus élégante et se marier avec le style du vélo? D'où cette housse en simili-cuir avec une longue pochette suppérieure.

Et, du coup, ce système peut s'adapter à tous les vélos à dérailleur de la gamme Urbanista. (Zermatt, Cervin et Classico). Pourquoi pas les vélos à vitesses internes? Il s'agit d'un différent moteur- roue intégrant les vitesses au moyeu, un peu plus coûteux et nous voulions d'abord voir si le projet serait viable.

Ceci étant dit, il convenait d'essayer ledit système. Ce qui a été fait et les résultats sont assez concluants pour que nous ayons choisi celui de BionX. Un moteur puissant de 350w et une batterie 36,9V- LiMn – 9.6 Ah d'une bonne autonomie de 90 km* avec l'assistance minimum, sur papier, ce que je vais pouvoir pleinement vérifier.

Mais ce qui m'intéresse maintenant est de tester le système non plus d'un point de vue technique, quoique cela risque encore d'être un élément signifiant, mais d'un point de vue psychologique.

Pourquoi vouloir utiliser un système d'assistance électrique? Cela va-t-il changer mes habitudes de déplacement? Cela va-t-il changer ma perception du déplacement urbain? Cela va-t-il m'encourager à aller au travail de façon encore plus régulière?

Je suis un bon et un mauvais client pour ce genre de système.
Bon client car mon navettage est de 60 km par jour, un peu plus que la moyenne des gens. Alors si le système me facilite la vie, serais-je enclin à l'utiliser systématiquement?
Mauvais client car je suis en forme et capable de rouler sur des vélos de performance pour facilement avaler ce parcours. Je ne suis donc pas représentatif de la clientèle de ce système.
Bon client parce que je prône le Slow Bike et la facilité de déplacement. Donc si cela peut faciliter...
Mauvais client aussi parce que j'aime justement la simplicité, et la discipline d'entretien de charge risque peut-être de m'apparaître astreignante. Ou pas, on verra!
Bon client car je crois aux vertus du cyclisme urbain et si cela peut encourager un certain type de personne qui ne voit le vélo que part "efforts" et "encombrement", alors c'est une bonne cause.
Mauvais client car étant convaincu des vertus du cyclisme urbain, j'aurais tendance à vouloir que ça marche à tout prix!
Bon client car, je dois l'avouer, je me suis arrangé pour que le vélo soit des plus beaux avec justement son intégration électrique et des pneus crèmes qui ne sont pas de série sur ce modèle. Bref une belle machine que j'aurais envie de sortir et de montrer, évidemment.

Je ne certifie donc pas l'objectivité de cette étude, mais je suis vraiment curieux de voir si ce système va agir sur ma motivation à utiliser un vélo pour aller au travail. Si ça marche pour moi...


http://www.opusbike.com/fr/velos_7-31-electrique.html

*: Moyenne basée sur une charge de batterie, mode d'assistance en utilisant le niveau 1, selon l'usage dans des conditions idéales. Les distances varieront selon les conditions routières, l'équitation de surface, le poids du cycliste et l'assistance nécessaires.
Source : BionX

mardi 29 mars 2011

Le plus beau pont...


Pont Champlain, Montréal

Pont Nanpu (Shanghai, Chine) - Akashi-Kaikyo, (Kobe-Naruto, Japon)

Rio–Antirrio Bridge (Rio vers Antirrio, Grece) - Erasmus Bridge (Rotterdam, Pays Bas)

Golden Gate Bridge (San Franciso, Californie) - Fehmarn Belt Bridge (Hambourg, Allemagne)

Le Pont Champlain se meurt, il est au bord de l'écroulement. C'est pourtant l'axe routier montréalais le plus utilisé au Canada. S'il s'effondrait ce serait une catastrophe humaine, évidemment, mais aussi économique car on ose imaginer ce que la rupture de cet axe névralgique aurait comme impact sur le transport de marchandises.

Si le ou les gouvernements et les instances concernées se décidaient enfin à construire un tout nouveau pont au lieu de colmater sans fin les fissures de ce "pas si vieil ouvrage pourtant", largement éreinté par la corrosion et peut-être même par la corruption, il y aurait, dit-on, des voies de plus. Mais seraient-elles cyclables pour certaines? Fort à parier que non! Pourtant, quelle liaison extraordinaire ce serait et surtout quelle balade, quel point de vue imprenable sur la cité!

Tous ceux qui ont emprunté la voie cyclable du Pont Jacques-Cartier savent à quel point la vue sur la métropole est magnifique. Tous ceux qui ont emprunté le Pont Champlain en voiture (seulement) on put remarquer la vue plus large encore et extraordinaire sur l'île de Montréal et l'île Saint-Hélène.

Bien sûr, cet axe, en tant que cycliste, ne donnerait peut-être pas le même bénéfice géographique pour un navettage quotidien que le pont Jacques-Cartier plus central ou mieux encore, que le pont Victoria si celui-ci était également agrémenté d'une piste cyclable.

D'un point de vue architecturale, en ce qui concerne un nouveau Pont Champlain, pourrions-nous nous attendre à une oeuvre remarquable qui mettrait en valeur le dynamise créatif de Montréal, un nouveau symbole urbain, une nouvelle signature visuelle? Montréal d’enorgueilli d'être une des capitales du design international. Alors?

Il y a tant d'exemple dans le monde d'ouvrages de génie civil extraordinaire, de défis architecturaux! Et tant qu'à penser "génie civil"... Comment sera-t-il génialement et civilement réfléchi? Selon les idéaux nord-américains qui ont prévalu jusqu'à présent, c'est-à-dire le tout à l'auto? Ou va-t-il être un axe pluri-modal?

J'ai bien hâte de voir les premières ébauches. Ou bien cela va se traduire par un processus similaire à l'échangeur Turcot? Du pareille au même?

lundi 21 mars 2011

La nouvelle boutique de Dumoulin Bicyclettes

Jeudi dernier avait lieu le lancement officiel de la nouvelle boutique du 173 Jean-Talon est de Dumoulin Bicyclettes. Une foule de personnes, dont des journalistes, des gens de l'industrie, des cyclistes et des clients ont participé joyeusement au "party", chaudement animé par Kid Koala. Nous avons même eu droit à une superbe improvisation lorsque Frédéric Demers, trompettiste, s'est joint à Kid Koala et ses tables tournantes. C'était fabuleux d'entendre à quel point Kid Koala était capable de répondre aux notes de la trompette de Frédérique Demers en "scratchant" des extraits de disques vinyles.

Ce nouveau magasin s'inscrit dans un mouvement de "Boutique concept" très design sortant des sentiers battus. Trop souvent les magasins de vélo accumulent en rangées serrées les bicyclettes, ne les mettant ainsi aucunement en valeur. Manque d'espace? Trop de modèles? C'est souvent le cas.

Ici, les jeunes propriétaires Jean Lecompte et Étienne Roy-Corbeil et de leur ami designer ont misé sur le regard, la perception de l'espace, la transparence, la liaison visuelle entre les étages par l'utilisation de partie de plancher en verre. Ça respire. Ça circule. Certes il y a aussi des vélos "cordés", mais ils sont présentés dans la seconde partie. Lorsqu'on entre dans la boutique on a plutôt une impression de salle d'exposition, d'une galerie, mettant en valeur le vélo.

Fervent promoteur du vélo urbain, Dumoulin Bicyclettes s'est depuis longtemps spécialisé dans vélo pliant. Un immense mur leur est consacré. Pliés sur étagères, on a l'impression d'une bibliothèque de laquelle on a envie de prendre un livre, de l'ouvrir (le déplier) et de découvrir une histoire possible entre soit et un concept urbain de vélo pratique et passe-partout.

Il faut souligner la recherche de détails inventifs et surprenants. L'utilisation de matériaux bruts, tels que l'acier, le verre et le bois, mais savamment agencés fait de cette boutique un lieu dégagé et raffiné. L'éclairage même est une belle invention : de petites poutres en H peintes en jaune où s'insèrent des minis néons, le tout suspendu à intervalles réguliers, tracent un parcours flottant au dessus des têtes qui rappel les lignes jaunes de la route et qui reprend le design du nouveau logo de la boutique. Ce parcours en lévitation nous amène à l'étage inférieur qui révèle une vaste suite au magasin, prolongé par l'atelier. L'organisation de cet atelier vaut le coup d'oeil. Tous les outils sont répétés et identifiés par couleur par rapport à chaque poste de travail.

Il y a une recherche de design global, que ce soit du nouveau logo du magasin utilisé en découpe métallique au devant du comptoir, des murs décoratifs jaunes et noirs reprenant une série de pictogrammes informatifs ou de cartes topographiques ainsi que les projections vidéos. Il y a de la création et de l'inventivité.

Les propriétaires ne sont pas nés de la dernière pluie. Après avoir travaillé comme mécanos durant de nombreuses années chez Dumoulin Bicyclettes alors situé au 651 Villeray est, Étienne Roy-Corbeil et Jean Lecompte décident de racheter le magasin en 2005. Lui donnant un second souffle, ils procurent au magasin une solide réputation dans le vélo urbain.

On peut dire maintenant que la troisième ère du magasin commence en grand. Bonne chance à toute l'équipe de Dumoulin bicyclettes!

Dumoulin Bicyclettes - 173 Jean-Talon est, Montréal







lundi 14 mars 2011

Attendre le printemps

Le plus dur est de patienter jusqu'à ce que le temps soit plus clément, les voies cyclables plus praticables et surtout les ponts ouverts à la circulation cycliste.

Ce besoin de prendre l'air...
Bien sûr on peut prendre des marches, faire toutes sortes d'activités hivernales. Mais enfourcher son fidèle vélo et se libérer de la circulation automobile... Quel soulagement! C'est incomparable!

Vivre le "dehors"! On pense évidemment à la nature, aux grands espaces naturels. Mais la ville est aussi un "dehors" à découvrir, à apprivoiser. Certes, durant l'hiver, ce "dehors" n'est pas très invitant. Il est difficile de se déplacer. Aller à pieds et se geler, aller en voiture et se congestionner, aller en autobus et se faire suer... L'hiver en ville, c'est pas la joie!

Mais sitôt que le printemps arrive, cette émergence d'hibernation fait exploser les sensations et les sentiments. C'est alors que de se déplacer en vélo procure une allégresse revigorantes et stimulante. Il faut le reconnaître, pour le cycliste urbain, c'est une drogue à laquelle on ne peut se désintoxiquer d'année en année et le sevrage hivernal est une torture inutile. On s'en passerait volontiers!

Printemps, été automne, c'est rouler partout! Libre du temps et de l'espace!
On est peut-être aussi exciter voire anxieux du fait qu'on a l'impression que ces temps cléments ne sont que de courte durée et que si on ne manque ne serait-ce qu'une journée en vélo, à la chaleur, on aura perdu notre été! C'est la panique! Il faut sortir! Alors on part fort, on roule à fond pour ne rien perdre de cette cure de jouvence qu'est la chaleur revenue. Mais justement, c'est l'occasion de prendre ça cool et de se délester du stress de l'hiver.
Respirons. Pédalons tranquillement. Ralentissons le temps afin qu'il dur plus longtemps! Slow Bike!!