lundi 6 avril 2009

Premières impressions


photos : Alec
Sac de selle, sacoche et pédales "clipless" Frog Speedplay non inclus.
Le Cervin a des pédales plateforme Wellgo.

Jeudi 2 avril. Enfin une belle journée en perspective. Je me lance sur le long chemin du travail (60 km aller-retour) pour tester en situation réelle, le Cervin. Bien sûr, nous avions abondamment testé le prototype à la fin de l'été 08, dans l'entrepôt et aux alentours. Et les impressions étaient déjà très satisfaisantes. Mais me voici sur le terrain, dans la vraie vie, tel l'amateur de vélo découvrant pour la première fois sa nouvelle monture.

Bon, ok, je ne suis certainement pas des plus objectifs. Que voulez-vous (comme disait l'autre), j'ai un certain parti pris, voire même un parti pris certain pour nos vélos. Mais je voudrais ici partager les impressions et les analyses que l'on fait lorsqu'on développe un vélo. Bien sûr, il s'agit d'impressions d'après conception. C'est-à-dire que les tests les plus critiques, afin de déceler les erreurs et y apporter les améliorations nécessaires, ont déjà été faits durant le processus de réalisation.

D'emblée, ce qui surprend c'est la stabilité du vélo. Nous avons cherché l'équilibre parfait entre la stabilité et la nervosité, afin que le comportement routier soit précis, que le vélo soit facile à conduire et qu'il ait de bonnes et rapides réactions, tout en étant très stable et rassurant pour un cycliste occasionnel. Le large guidon procure encore plus de stabilité, et son élévation redresse le haut du corps offrant une meilleure vue périphérique, ce qui est très important en situation urbaine.

Pour avoir longtemps roulé sur des vélos de route très performants, je me suis surpris à lui trouver des qualités d'accélérations surprenantes. Cela est dû au fait que nous n'avons pas trop allongé les bases, ce qui aide à transférer la puissance de pédalage directement à la roue arrière.

Avec cette maniabilité et ses qualités d'accélérations, cela en fait un vélo vraiment plaisant à rouler. Il est vrai que grâce à son cadre en aluminium et malgré tout son équipement, il ne pèse que 31 livres (14 kg).
Je n'ai jamais été un fervent des manettes "GripShift", manettes rotatives de changement de vitesses, mais je dois avouer que leur simplicité d'utilisation et leur précision sont vraiment agréables. Elles sont tout à fait appropriées à ce genre de vélo. Et la combinaison des dérailleurs Shimano Acera 8 vitesses, à l'arrière et Shimano Tourney, pour 3 plateaux à l'avant, est précise, souple et douce. Grâce à ses 24 vitesses, on vient facilement à bout de n'importe quelle côte.

Nous avions eu quelques remarques de certains de nos détaillants face à la grosseur des tubes du porte-bagages. Mais je peux rassurer tout le monde, 95% des sacoches que l'on retrouve sur le marché s'adaptent parfaitement à ce porte-bagages. Je le voulais costaud visuellement et physiquement, afin de s'harmoniser esthétiquement au cadre du vélo. Ainsi cela donne une impression d'unité. D'ailleurs, le fait de le peindre de la même couleur que le cadre renforce aussi cette unification. On aurait pu le faire souder au cadre, mais on s'est dit qu'il serait mieux de les installer avec des boulons, pour qu'en cas de bris, on puisse facilement le remplacer sans altérer le reste du vélo.
Pourquoi des garde-boue en métal plutôt qu'en plastique, ce qui aurait été un peu plus léger? Le plastique, une fois déformé par le temps, la chaleur ou autre mauvaise utilisation est irréparable. Le métal, pour sa part, peut en tout temps être facilement redressé. De plus, les peintures sur métal et les peintures sur plastique ne réagissent pas de la même façon. Il aurait été laid d'avoir un désaccord de coloris. Et encore une fois, par souci d'intégrité, je ne voulais pas mélanger les matériaux.
La selle Ora voyage, que nous utilisons depuis quelques années sur les vélos de "touring", à fait ses preuves. Effectivement, pour mes premiers 60 km de l'année (honte sur moi!), elle s'est montrée très discrète!
Les poignées rembourrées seront très appréciées des personnes qui se plaignent d'engourdissement des mains au bout de quelques kilomètres.

Un de mes critères de qualité, pour n'importe quel véhicule, que ce soit voitures, motos ou même mes planches à roulettes (!), c'est le silence. Pas de vibrations. Pas de bruits dérangeants. Et le Cervin m'a impressionné à ce titre : le silence complet! Même le moyeux roue libre est muet de cliquetis. Ce qui donne une impression justifiée d'intégrité du vélo. C'est la première année que nous créons ce genre de bicycles. Je ne pensais pas qu'un vélo tout équipé de porte-bagages, garde-boue, garde-chaîne et béquille puisse être aussi silencieux. Même les pires cahots des rues de Montréal n'ont ébranlé son flegme stylé. Ses pneus à larges dessins ont une bande de roulement très douce et ne sont pas trop gros afin de réduire la friction au sol.

Bien sûr, pour effectuer une navette "travail-maison" aussi longue, je recommande tout de même un vélo urbain performance, tel que le Capriccio, l'Orpheo ou l'Adagio. Le Cervin, quant à lui, est mieux adapté pour des déplacements plus courts, des déambulations urbaines d'une dizaine de kilomètres. C'est justement son affectation. Trouver du plaisir dans des parcours citadins multidirectionnels. Tricoter la ville à son rythme!

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