mercredi 10 juin 2009

Déplacements urbains


Photos : Mike Bajohr, chef de production Opus

Se déplacer en plein centre-ville, en vélo, peut en effrayer plus d’un, surtout ceux qui n’ont jamais vraiment roulé en zone urbaine. Mais, étonnement, avec un vélo relaxe, on s’aperçoit très vitre que le « gros » trafic est en fait très lent, et que l’on circule bien plus aisément que ce que l’on peut croire.

Me retrouvant ainsi jeudi dernier sur de Maisonneuve, puis McGill, Ste-Catherine, Guy, Sherbrooke, de la Montangne, Peel, etc, je me suis surprit à constater ce fait : Plus le trafic est dense moins il bouge, plus il est prévisible.

Les grands gratte-ciel bleutés de verre et de ciel qui me surplombaient étaient majestueux et, de part leur masse immobile, me calmaient et semblaient vouloir me protéger du soleil ardent de cette magnifique matinée de printemps. Les sons urbains rebondissaient sur les surfaces vitrées, métallisées ou bétonnées. Les courants d’airs s’engouffraient entre les tours, créant de massifs mais non agressifs vortex, rafraîchissant l’air ambiant.

En voyant le nombre incroyable de Bixi, je me suis réjoui de cette petite révolution vélocipédique. Les gars de Devinci ont vraiment fait un excellent travail de conception qui rend le Vélib français un peu passéiste. Tous les détails de ce vélo sont si bien pensés! Et le système, même s'il a besoins d'ajustements, est une telle avancée pour le milieu urbain qu'il est bénéfique pour tous.

Je me suis fait accoster à plusieurs reprises par des passants qui me demandaient où j’avais trouvé mon Cervin. Même un cycliste sur un Bixi, un homme d’affaire d’un certain âge, m’a lancé, en pointant mon vélo :
— C’est exactement le genre de vélo que j’aimerais! Ça a l'air robuste!
— ...et léger! Votre Bixi n’est pas mal non plus! lui ai-je répondu.
— Oui, il est très bien. C’est la première fois que j’essaye ce vélo. Je dois aller rejoindre des clients dans un restaurant et j’étais un peu en retard. Je me suis dit que c’était l’occasion idéale d’essayer le Bixi. En plus, je serais à l’heure!
Arrivé à un feu de circulation, il observe mon vélo de plus près.
— Mais votre vélo… Je me verrais bien là-dessus!
Et il me fait remarquer d’un geste son élégant complet italien beige.
Je lui ai souri et nous sommes repartis.

Voilà pourquoi je suis si heureux que le Bixi se soit implanté en ville. Il donne le goût à plus de gens d’enfourcher un vélo. Il démystifie le déplacement urbain et le fait d’utiliser un bicycle de façon quotidienne. Il fait découvrir que le vélo n’est pas forcément un sport, mais avant tout un moyen de transport. Et comme il ne s’agit pas d’un vélo de vitesse (il n’en a que trois), il fait découvrir le « Slow Bike » à des gens qui ne pensaient même pas pédaler, ni en ville, ni même près de chez eux.

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