lundi 1 juin 2009

Je ne suis plus un automobiliste à vélo


Photo : Alec

À lire le contenu des différents articles de La Presse de ce matin, je constate que la problématique voiture-vélo est le sempiternel sujet de discorde lorsque viennent les beaux jours.

En ville, le dénominateur commun de l’automobiliste et du cycliste est le transport. Mais là où l’un et l’autre font erreur, est de penser la rue de la même façon. En fait le cycliste, habitué à vivre dans un monde automobile, à être souvent lui-même à d’autres occasions automobiliste, pense la rue selon ses habitudes et règles de transport automobile. Le vélo n’étant pas, de toute évidence, une voiture, il est primordial de changer complètement de philosophie et d'aborder ses déplacements selon une géographie et, surtout, un rythme différent.

Dans la configuration de nos villes d’Amérique, il est tellement facile de trouver la voie parallèle. Pourquoi angoissé à vouloir suivre les mêmes axes que les voitures, pourquoi s’entêter à prendre des voies cyclables, souvent dangereuses, rien que parce qu’elles sont là. Je parle des voies de boulevards ou de rues très passantes qui multiplient les intersections et donc, les possibilités qu’une voiture coupe la trajectoire d’un vélo.

Et il y a le choix de vélo. À mon sens, le vélo de cyclosport n’est pas adapté pour la ville. Avoir le nez sur le guidon n’aide pas vraiment à une bonne vision périphérique. Avoir la tête plus bas que les fesses (ok j’exagère un peu!) doit surcharger le cerveau d'une pression sanguine inutile! Mais blague à part, rouler à 40, 50, 60 km/h, alors que la puissance de freinage de petits patins ne peut pas égaler celui d’un frein à disque et que de toute façon l’adhérence des pneus 700/23 ne peut pas non plus dépasser leur capacité de charge, c'est déjà une prise de risque accrue. Je n’ai rien contre les vélos de cyclosport, j’en ai un, je l’utilise et l’ai déjà utilisé abondamment en ville. Mais depuis que je roule avec mon vélo de ville, mon univers cycliste a radicalement changé. J’ai maintenant une vision d’ensemble, au propre comme au figuré.

Le calme et la séreinité que me procure de genre de vélo, me fait changer de parcours. Plus besoin de me jeter sur les grands boulevards achalandés sous prétexte que c’est la voie rapide pour me rendre au travail.
Je ne suis plus un automobiliste à vélo, je suis un urbain qui roule à vélo dans sa ville. Et je découvre ma ville! Elle est bien plus calme que ce que l’on peut croire. Il m’arrive même de « perdre mon temps » dans de petites rues verdoyantes et ensoleillées. Comprenez-moi bien, il s’agit pas de perdre la « notion » du temps mais de la remplacer par la « perception » du temps. L’horloge n’a rien à voir là dedans. Elle n’est même pas affectée. Mais je perds mon temps d’adulte, pour retrouver mon temps d’enfant, celui qui nous faisait voir les choses tellement plus simplement, celui qui faisait qu’une journée d’été était une éternité, celui qui nous faisait remarquer tout ce qui nous entourait.

Alors, cyclistes urbains, arrêtez de vous prendre pour des automobilistes non-motorisés, redécouvrez votre vélo comme stimulus à vos « transports » émotionnels.

Les articles de La Presse à lire :
http://veloptimum.net/velonouvelles/9/ART/6juin/P11B.htm
http://veloptimum.net/velonouvelles/9/ART/6juin/P11D.htm
http://veloptimum.net/velonouvelles/9/ART/6juin/P11E.htm
http://veloptimum.net/velonouvelles/9/ART/6juin/P11C.htm

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